Al’évidence, les mesures annoncées par le régime de Bachar al-Assad n’ont pas suffi à apaiser la rébellion en cours en Syrie, où au moins une trentaine de personnes ont été tuées vendredi. C’est une nouvelle fois la ville de Deraa, dans le sud du pays, à une quinzaine de kilomètres de la frontière jordanienne, qui a été l’épicentre des violences. A l’issue de la prière du vendredi, les manifestants ont notamment brûlé le siège du parti Baas et lapidé la statue de Bassel, le frère aîné de Bachar al-Assad, décédé dans un accident de voiture - ce qui avait propulsé ce dernier au pouvoir à la mort de leur père, Hafez al-Assad.
Décret. «Je viens de recevoir une liste de 23 noms de personnes tuées pour la seule ville de Deraa. Parmi eux, il y a un médecin et un infirmier. Il faut ajouter les victimes à Homs [à 160 km au nord de Damas, ndlr], et à Harasta [12 km de la capitale]», indiquait hier depuis Paris, catastrophé, Haytham Mana, un défenseur syrien des droits de l'homme, originaire de cette localité. «Je suis très fier de ma ville, a-t-il ajouté. Les gens n'ont plus peur. Ils ont fait reculer quarante ans de dictature. Ils ont pourtant eu plus de morts que l'Egypte et la Tunisie.»
Autre point névralgique, le pays kurde, où les manifestations se sont poursuivies vendredi dans au moins cinq localités, aux cris de «Dieu, Syrie et liberté» et «Ni arabes, ni kurdes, unité nationale». Au nombre de plusieurs millie