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Libération
Reportage

Enfermés, aux portes de l’Europe

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Expédié de Lampedusa en Campanie, un millier d’immigrés Tunisiens réfugiés en Italie attend le précieux sésame qui devrait leur ouvrir l’espace Schengen pour six mois.
Des Tunisiens contrôlés par la police italienne à Lampedusa. (Tony Gentile / Reuters)
par Eric Jozsef, Envoyé spécial à Santa Maria Capua Vetere (Campanie)
publié le 9 avril 2011 à 0h00

«Ils ne sont ni prisonniers ni internés.» A l'entrée d'une ancienne caserne de Santa Maria Capua Vetere, un officier de police montre le portail grand ouvert au-dessus duquel flottent les drapeaux européen et italien. «Formellement, les immigrés ne sont pas retenus, ils sont dans un centre d'accueil», poursuit-il. Dans cette ancienne structure militaire, située le long de la Via Appia, à quelques kilomètres de Capoue et de Casal di Principe - la terre de Gomorra -, la précision est de rigueur, mais bien inutile.

Derrière les murs d’enceinte de 6 mètres de haut, les 1 000 Tunisiens transférés en deux vagues depuis Lampedusa au cours de la semaine dernière sont à l’isolement. Ils n’ont pas eu la même chance que leurs compatriotes qui ont débarqué en février et début mars sur la petite île au sud de la Sicile et qui ont pu assez facilement remonter la péninsule vers le nord (et notamment la frontière française). Et contrairement à certains de leur compagnons de traversée emmenés la semaine dernière dans le camp de Manduria (Pouilles), le camp de Santa Maria Capua Vetere est loin d’être une passoire. La furieuse polémique avec la France sur l’accueil des clandestins en provenance de Tunisie, ainsi que l’image - difficilement gérable pour le gouvernement Berlusconi - de ces étrangers échappant, en fin de semaine dernière, à tout contrôle, sont visiblement passées par là.

«Pas seuls». A Santa Maria Capua Vertere, certains policiers venus e