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Libération

Le jour où Bagdad est tombé

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Dans les archives de «Libé», il y a huit ans. Bagdad est tombé, la dictature s’est effondrée. L’armée américaine a convergé au centre de la ville. Ni combattants ni soutien populaire, la guérilla urbaine n’a pas eu lieu. Preuve de la fragilité du régime de Saddam Hussein.
publié le 9 avril 2011 à 0h00

Les milliers de fortins, de redoutes faites à partir de sacs de sable et de nids de mitrailleuses, disséminés partout dans la ville, n’auront donc servi à rien. Et pas davantage les tranchées, les bunkers enterrés et autres abris qui faisaient ressembler la capitale irakienne à une immense taupinière. Dès le début de la bataille de Bagdad, toutes ces fortifications de rues se sont instantanément vidées de leurs combattants. Hier, lors de la poussée américaine sur le centre-ville, plus aucune casemate n’était défendue. Bien avant, l’armée régulière irakienne, saignée par les désertions, s’était complètement évanouie dès le début de l’offensive américaine et britannique.

Absentes également des combats, les milices populaires, comme l’armée Al-Qods (Jérusalem) et, probablement aussi, la garde républicaine, la force prétorienne du régime. Seuls, les hommes de la garde républicaine spéciale, qui regroupe les meilleurs éléments des forces d’élite et qui est particulièrement privilégiée en matière de soldes et de soins, et surtout les Fedayin de Saddam, composés de jeunes gens originaires de Takrit (la ville natale de Saddam Hussein), se sont réellement battus. Les services de sécurité, chargés du contrôle de la population, sont eux aussi restés fidèles jusqu’au bout. Mais c’était bien loin d’être suffisant pour tenir une ville de cinq à sept millions d’habitants, que la géographie rend très difficile à défendre. La capitale irakienne est en effet traversée par de très larges avenue