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Libération
Reportage

Les cerveaux libyens reviennent et s’enracinent

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Certains intellectuels, longtemps expatriés, rentrent d’exil pour servir la révolution et préparer la transition démocratique.
publié le 9 avril 2011 à 0h00

Le mois dernier, Molly Tarhuni, jeune femme de 30 ans, était encore une «analyste britannique experte de la Libye» qui tentait, depuis Londres, d'éclairer les médias occidentaux sur les subtilités de ce pays. Tout en travaillant comme consultante, elle terminait à la London School of Economics un doctorat sur l'histoire des relations américaines et britanniques avec le régime de Muammar al-Kadhafi. Aujourd'hui, Molly est une volontaire de la révolution libyenne que l'on croise çà et là à Benghazi dans les embryons de «ministères» qui se créent sous l'égide du Conseil national de transition (CNT).

Née anglaise de parents libyens réfugiés à Londres dans les années 70, dotée d'un passeport libyen depuis 2006, Molly Tarhuni fait partie de ces intellectuels venus se mettre au service de la révolution après des années passées à l'étranger. Voire, comme Molly, presque toute leur vie. Ces compétences sont les bienvenues. «Ici, tout est à reconstruire, indique Moustapha Ghiriani, l'un des porte-parole du CNT, en charge des relations avec les médias internationaux. En Egypte, après la chute de Moubarak, il restait une administration à peu près fonctionnelle. En Libye, il n'y a plus rien : le régime était avant tout basé sur un système de corruption généralisée. Il faut repartir de zéro.»

«Nerfs». Et cette renaissance s'appuie en partie sur ceux qui étaient partis dans des universités étrangères, ou dans le secteur privé, et qui reviennent avec