Un million et demi de femmes risquent de réclamer des milliards de dollars à Wal-Mart si la Cour suprême des Etats-Unis soutient leur plainte pour discrimination sexuelle au travail. Dans la Cour suprême, l'Amérique et son histoire, Stephen Breyer, l'un des neuf juges de la Cour, nommé par Bill Clinton en 1994, choisit des décisions historiques de la plus haute instance judiciaire pour raconter l'Amérique. «Autre rôle majeur de cette institution : garantir le respect de la Constitution.» Mission accomplie : quand la France a expérimenté trois monarchies, deux empires et cinq républiques, soit quatorze constitutions, la démocratie américaine repose toujours sur le même texte. Cela n'évite pas des paradoxes : «Pourquoi une démocratie, c'est-à-dire un système fondé sur la représentation et la responsabilité, devrait-elle confier des décisions aussi lourdes de sens et sans appel à des juges qui ne sont pas élus et qui sont à l'abri de l'influence directe de l'opinion publique ?» note par exemple Breyer qui parle d'«anomalie démocratique». Selon lui, c'est tout le secret de la stabilité.
Parmi les arrêts historiques, certains sont tout à l'honneur de la Cour suprême, comme celui concernant le respect des territoires des Indiens Cherokee. D'autres sont plus embarrassants : la Cour a soutenu le président Roosevelt quand il a décidé d'interner les Américains d'origine japonaise après l'attaque sur Pearl Harbour. La Cour lui était acquise. Le Présid