La drogue, en Iran - et plus particulièrement l’opium -, a une face solaire et une face noire, terriblement noire. La face solaire, c’est par exemple cette pipe que certains intellectuels font circuler, le jeudi soir, ou le vendredi de préférence, en devisant sur l’état du monde et du pays. De tout temps, l’opium a fait partie de la vie sociale, même si l’alcool, bien que strictement interdit, lui a volé la vedette. Et il a longtemps été utilisé comme médicament, notamment contre le diabète, les règles douloureuses ou la grippe.
La face noire est illustrée par quelques chiffres qui donnent à la république islamique d'Iran ce triste record, celui de détenir le plus grand nombre au monde de drogués par habitant. Les autorités le reconnaissent, estimant à 1,1 million le nombre d'addicts auxquels s'ajoutent 700 000 consommateurs occasionnels. Les chiffres des Nations unies sont autrement plus accablants : 3,2 millions d'Iraniens sont dépendants des drogues dites dures, d'abord l'opium, puis l'héroïne. Et ce chiffre ne cesse de croître, notamment chez les adolescents et les jeunes adultes. Phénomène plus récent : l'apparition du crack qui détruit encore plus vite. Ce qu'on appelle «black crack», en Iran, c'est de l'héroïne cristallisée.
Les explications ne manquent pas : la déferlante du chômage, la crise économique, la misère… Sans oublier le prix dérisoire du crack-héroïne : 5 dollars (3,50 euros) le gramme, moitié moins que le gramme d’héroïne. Mais le crack, on ne le