Comment venir au secours de la population du port de Misrata pilonné par l'armée régulière libyenne ? C'est actuellement le principal dilemme de l'Otan qui a promis sa protection à cette grande ville, la troisième du pays, à 210 km à l'est de Tripoli, assiégée depuis un mois et demi. Les forces rebelles accusent la coalition de «laisser mourir» les 500 000 habitants qui vivent, d'après différents témoignages, une catastrophe humanitaire.
Hier, l’Otan a annoncé avoir augmenté le rythme de ses raids aériens pour desserrer l’étau dans lequel est prise la ville, qui est la dernière localité d’importance à l’ouest à ne pas avoir été reprise par les forces pro-Kadhafi. Elle a affirmé avoir détruit 14 tanks du régime. Selon un habitant contacté par téléphone par Reuters, les troupes loyalistes ont lancé une attaque sur trois fronts, tuant une trentaine d’insurgés.
Le port de Misrata occupe aussi une position stratégique et il est vital pour le régime de s’en emparer s’il veut survivre dans la perspective d’un long conflit.
Hier, la Croix-Rouge internationale (CICR), dont une délégation venue par la mer a pu pénétrer pour 24 heures dans la ville afin d’évaluer la situation médicale, s’est aussi dit inquiète pour les réfugiés originaires d’Egypte, du Soudan, du Tchad qui vivent à proximité du port, et dont le nombre est estimé à entre 6 000 et 7 000 personnes par le Croissant-Rouge libyen.
Les combats se sont aussi intensifiés dans la ville d’Ajdabiya, où les bombardements de l’