Au beau milieu du débat sur le budget, le discours avait quelque chose de surréaliste. Harry Reid, le leader de la majorité démocrate au Sénat, s'est mis à évoquer sa femme, ses filles et ses petites-filles. Avant d'assurer qu'il ne céderait pas aux positions «extrémistes» de ceux qui voulaient s'en prendre au droit des femmes à choisir l'avortement. Au final, démocrates et républicains ont évité le blocage en trouvant un accord sur la loi de finances 2011, mais la bataille de l'avortement, elle, ne fait que commencer.
Quels en sont les enjeux ?
Revigorés par leur victoire aux dernières élections de mi-mandat, en novembre, les républicains ont fait de l’avortement l’une de leurs priorités. Membres des Tea Parties et élus conservateurs se sont alliés afin d’imposer de drastiques réductions aux subventions fédérales destinées aux organisations de planning familial. Barack Obama a tenu bon et précisé au chef républicain à la Chambre des représentants, John Boehner, qu’il ne céderait pas. La question des subventions aux organisations défendant l’avortement a donc été remise à plus tard, et devrait être soumise au vote prochainement. La Chambre, majoritairement républicaine, devrait voter en faveur des restrictions, mais le projet de loi sera bloqué par le Sénat démocrate.
Que va-t-il se passer?
Même si le Congrès est bloqué, de nombreux Etats ont commencé à remettre en cause le droit à l’avortement depuis le début de l’année. Au total, 30 g