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Libération
TRIBUNE

Qui veut lâcher la Libye ?

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Le monde arabe en ébullitiondossier
publié le 11 avril 2011 à 0h00

C’est toujours la même histoire. Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage. Et quand on veut lâcher la Libye libre, on dit qu’elle est insauvable, peu fiable, ramassis d’ex-kadhafistes, infiltrée par Al-Qaeda, douteuse.

Scandaleuse est cette façon que l'on a, par exemple, de nous présenter son Conseil national de transition comme une structure de pouvoir opaque, presque occulte, une sorte d'Angkar(1) arabe dont nous ne saurions, finalement, pas grand-chose. Je connais chacun de ses membres. Je connais, plus exactement, tous ceux dont les familles ne sont pas retenues en otage dans les villes contrôlées par Kadhafi et dont les noms ont donc été rendus publics. Et je leur ai posé, sans tabou, toutes les questions que nous étions en droit de nous poser avant de les reconnaître : leur passé, leur futur, leur vision de l'Amérique, de l'Europe, de la place de la femme dans la Libye nouvelle, du conflit israélo-palestinien, de l'islam. Et j'affirme qu'à ces questions que tout un chacun peut leur poser vu qu'ils sont accessibles, disponibles, parlant à visage parfaitement découvert, j'ai eu des réponses qui attestent que leur combat est notre combat et que nos valeurs sont aussi, grosso modo, les leurs : organisation d'élections libres en vue d'une société laïque, aussi ouverte qu'il est possible de l'être quand on sort de quarante-deux ans de dictature…

Scandaleuse - fausse et, donc, scandaleuse - est l’image, insistante également, d’un Conseil se content