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Portrait

«Ado», la lente ascension

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Mis à l’écart de trois présidentielles pour cause de «non-ivoirité», l’économiste a capitalisé sur le ras-le-bol des «Nordistes» contre le régime des Gbagbo.
publié le 12 avril 2011 à 0h00

Alassane Ouattara a commencé à se voir président de Côte-d’Ivoire entre 1990 et 1993, alors qu’il était encore relativement inconnu, ancien gouverneur de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), sorti de la manche du «Vieux», Félix Houphouët-Boigny, le président fondateur et père de l’indépendance. A l’époque, cet économiste né en Côte-d’Ivoire de père burkinabè et de mère ivoirienne est appelé pour redresser les comptes et l’économie. Le néo-libéral privatise, supprime nombre d’avantages sociaux, notamment pour les étudiants, et jette les syndicalistes et opposants Laurent et Simone Gbagbo en prison, grâce à une loi «anti-casse» taillée sur mesure.

Alassane Dramane Ouattara, alias «Ado», prend goût au pouvoir, plaçant ses hommes, comme son actuel ambassadeur en France, Ally Coulibaly, à la direction de la désormais célèbre Radio-télévision ivoirienne (RTI). Il épouse en 1991 en secondes noces la belle Dominique, une Française née en Algérie, très introduite dans les milieux du pouvoir ivoiriens. Influente femme d’affaires, elle a bâti sa fortune en gérant le patrimoine immobilier, substantiel, de Félix Houphouët-Boigny.

Alassane Ouattara a ensuite été la principale victime de «l’ivoirité», un concept lui aussi taillé sur mesure par son grand rival de l’époque, Henri Konan Bédié. Successeur désigné du «Vieux», Bédié redoute les appétits politiques de Ouattara. Il les étouffe en brandissant l’ivoirité, qui lui permet d’exclure de la course à la présidentielle