Menu
Libération
Analyse

Immigration : l’Italie parle de fardeau, l’UE de pipeau

Article réservé aux abonnés
Réunis, hier, les ministres de l’Intérieur et de la justice de l’Union ont rappelé leurs obligations aux autorités italiennes qui refusent de s’occuper des immigrés tunisiens.
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 12 avril 2011 à 0h00

L'Italie, si l'on en croit le gouvernement de Silvio Berlusconi, est confrontée à un véritable tsunami d'immigrés illégaux, essentiellement Tunisiens. Elle réclame à cor et à cris un partage du «fardeau» entre les Etats membres de l'Union européenne et menace de laisser ces clandestins passer librement chez ses partenaires en les dotant de «permis temporaires de séjour» valables trois mois ce qui, selon elle, les obligerait à les accueillir…

Lesdits partenaires, en particulier l’Allemagne, l’Autriche et la France, n’ont guère apprécié ce chantage et l’ont clairement exprimé hier, à Luxembourg, lors d’une réunion du Conseil des ministres de la Justice et de l’Intérieur, au représentant italien, Roberto Maroni - membre éminent de la Ligue du Nord, un parti régionaliste et xénophobe.

«Devoir». «Nous ne pouvons accepter que de nombreux migrants économiques viennent en Europe en passant par l'Italie. C'est pourquoi, nous attendons de l'Italie qu'elle respecte les règles juridiques existantes et fasse son devoir», a lancé le ministre allemand de l'Intérieur, Hans-Peter Friedrich, qui s'est dit prêt à rétablir des contrôles aux frontières intérieures de l'UE. Le Français Claude Guéant a annoncé dans la foulée qu'il allait renforcer les contrôles à la frontière franco-italienne afin de renvoyer de l'autre côté des Alpes les clandestins tunisiens. Pas question, donc, de céder au chantage italien. Maroni a laissé éclater sa colère et a franchi