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analyse

La stratégie risquée de Sarkozy l’Africain

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D’abord réticent, le chef de l’Etat a finalement fait le pari de l’intervention en Côte-d’Ivoire.
publié le 12 avril 2011 à 0h00

Le soulagement est quasi général après le succès de l'opération menée par la force Licorne et l'Onuci pour aider les forces d'Alassane Ouattara à faire respecter, après quatre mois de bras de fer, le résultat des urnes. Le pari de l'intervention, même sous casquette de l'ONU, est pourtant lourd d'ambiguïtés pour Paris avec le risque d'être accusé de restaurer les vieilles pratiques interventionnistes de la France-Afrique. Mais ne rien faire était pourtant impossible. «Il y a un moment où seule l'intervention militaire peut arrêter un massacre», rappelait Alain Juppé mercredi à l'Assemblée, évoquant aussi bien la Libye que la Côte-d'Ivoire, soulignant en outre «qu'il n'est pas question de s'incruster en Côte-d'Ivoire».

Pour tenter de dissiper tout malentendu, les forces françaises étaient intervenues à la demande explicite du secrétaire général des Nations unies, et en s'appuyant sur la résolution 1975 du Conseil de sécurité qui prévoyait le recours à tous les moyens nécessaires pour protéger les populations civiles. Un texte adopté le 30 mars, à l'initiative notamment de Paris, assez semblable à celui adopté moins de quinze jours plus tôt sur la Libye. «Cette opération était tout à la fois légitime et légale au regard du droit international, ce qui représente pour Nicolas Sarkozy un premier succès en terme d'image. La situation était bloquée et l'ONU impuissante : la France a fait la différence», relève Dominique Moïsi, de l'Ifri, soulignant qu'il s