Ironie du sort, Laurent Gbagbo a fini par rejoindre son rival Alassane Ouattara à l’hôtel du Golf, que ses forces avaient encore bombardé samedi dernier. Mais c’est avec le statut de prisonnier et par une porte dérobée de l’établissement que le président déchu a été installé dans la chambre 468.
A peine était-il tombé, hier, que la question de son sort était posée. Que faire de cet hôte encombrant? Le nouvel ambassadeur de Côte- d'Ivoire aux Nations unies, Youssoufou Bamba, a assuré que Gbagbo serait présenté «devant la justice pour les crimes qu'il a commis». Dans un discours télévisé, en fin de semaine dernière, Ouattara avait assuré que son rival devrait rendre des comptes devant la justice. Mais laquelle : locale ou internationale ?
Depuis l'élection présidentielle de novembre, le chef de l'Etat déchu s'est vu proposer plusieurs fois l'exil, avec sa famille et ses proches conseillers. Il a constamment refusé. Pas question pour un homme qui se présentait comme le champion de la «seconde indépendance» de son pays (après celle de 1960) de quitter le sol ivoirien par la petite porte. Peut-être espérait-il secrètement pouvoir s'exprimer et se défendre devant un tribunal ivoirien. Batailleur dans l'âme et excellent tribun, nul doute que Laurent Gbagbo saura utiliser le moindre prétoire pour défendre son action à la tête du pays.
Escadrons. Un tel scénario pourrait se révéler embarrassant pour le nouveau pouvoir d'Abidjan, car Gbagbo bénéficie d'