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Libération

Vintimille, porte de la France pour les migrants tunisiens

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Plusieurs centaines de réfugiés transitent par cette ville proche de la frontière.
publié le 12 avril 2011 à 0h00

La nuit vient de tomber sur la gare de Vintimille. Plus de trains à cette heure-ci. La ville s’endort et des carabiniers devisent sur les marches pendant que des dizaines d’hommes s’installent à l’intérieur, pour la nuit. Ils sont Tunisiens, la plupart assez jeunes, sont arrivés voilà quelques semaines sur l’île italienne de Lampedusa, espèrent passer en France. Ou, pour quelques-uns, en reviennent, attirés par la promesse italienne de délivrer des permis de séjour temporaires. Une stratégie qui va obliger les voisins à partager la vague d’immigration que la libération de la Tunisie a occasionnée. Et que l’Italie voisine prétend gérer seule, la France voisine lui renvoyant la plupart des clandestins qu’elle attrape, la responsabilité de l’accueil revenant en Europe au premier pays traversé. Selon Rome, les permis de séjour provisoires, dont bénéficieront une partie des 25 000 Tunisiens débarqués depuis janvier, seront valables trois mois dans tout l’espace Schengen.

Parcs municipaux. En attendant, Vintimille est devenue ville étape. Les hommes se répartissent entre la gare, les parcs municipaux, le centre d'accueil d'urgence ouvert par la Croix-Rouge dans une ancienne caserne de pompiers, à quelques kilomètres du centre. Les 150 places sont prises tous les soirs. Combien de Tunisiens à Vintimille ? Personne ne le sait à la mairie et au commissariat, où des files d'attente s'allongent chaque matin, lorsque les Tunisiens viennent déposer leurs dossiers et deux