Le monastère tibétain rebelle de Kirti, situé à Aba dans la province du Sichuan, est assiégé depuis le 9 avril par tout un régiment de soldats chinois de la «
police armée
». Les quelque 2500 lamas qui vivent dans cette ville-temple ne peuvent plus la quitter sous peine d’arrestation, et personne n’est autorisé à y pénétrer.
Des barbelés et des postes d’observation ont été installés sur l’ensemble du périmètre par un millier de militaires, qui empêchent toute nourriture de traverser les lignes. Selon plusieurs sources tibétaines citées par Radio Free Asia (RFA), les denrées commencent sérieusement à manquer.
La population locale tibétaine, qui s'est cotisée pour rebâtir ce temple détruit au canon par l'armée chinoise dans les années 1950, procure quotidiennement des aliments au clergé sous forme d'offrandes. Mais depuis le 9 avril, «elle n'est plus autorisée à le faire», selon le Centre pour les droits de l'homme et la démocratie basé à Dharamsala, en Inde, où se trouve le gouvernement tibétain en exil. Le Centre se dit «très inquiet sur le sort des moines».
La lamasserie de Kirti, connue pour son militantisme pour l’indépendance du «Pays des neiges» et le retour du Dalaï Lama, le chef spirituel du peuple tibétain, est un casse-tête pour les autorités chinoises. Lors des dernières grandes émeutes qui ont secoué l’ensemble du Tibet, en mars 2008, l’armée chinoise a tué par balles au moins huit Tibétains qui manifestaient pour l’indépendance à Aba. Plusie