Incrédule, elle a changé de station radio, appelé son mari, puis exulté. Hosni Moubarak en prison : Samar el-Fouly n’en rêvait même pas. Dans la presse, ces dernières semaines, les photos d’anciens ministres et d’arrogants hommes d’affaires, humiliés en uniforme de prisonniers, l’avaient déjà transportée. Ce week-end, l’arrestation des omnipotents Safwat el-Cherif et Zakaria Azmi, caciques parmi les caciques du PND (le parti au pouvoir sous Moubarak), l’ont convaincue que des murs étaient en train de tomber. Mais au réveil, hier, en apprenant que l’armée avait fini par lâcher son ancien chef aux griffes de la justice, Samar n’en a pas cru ses oreilles.
Feuilleton. Au terme de vingt-quatre heures d'informations contradictoires, où on l'a dit en fuite en Jordanie, interrogé au tribunal d'El-Tur, dans le Sinaï, puis hospitalisé à Charm el-Cheikh après une crise cardiaque, Hosni Moubarak aurait été transféré, hier, dans un hôpital militaire du Caire. Ses deux fils, Alaa et Gamal, sont arrivés, eux, à la prison de Tora, au sud du Caire, où croupissent déjà d'anciens pontes du régime. Une détention provisoire de quinze jours pour enquête, ultime coup de théâtre d'un feuilleton à rebondissements qui a pris sa source, vendredi, place Tahrir.
Ce jour-là, plus de 100 000 personnes manifestent pour demander qu’Hosni Moubarak soit enfin traduit en justice. Certains conspuent le nom du maréchal Tantawi, qui préside le Conseil supérieur des forces armées, aux commandes du p