Menu
Libération
TRIBUNE

Italie : «Pourquoi le peuple a-t-il applaudi les crimes de son chef ?»

Article réservé aux abonnés
par Martin Rueff, poète, critique, professeur de littérature et de philosophie à Paris et à Bologne.
publié le 15 avril 2011 à 0h00

«Aplusieurs reprises, durant sa carrière, le chef du gouvernement s’est couvert de crimes qui lui auraient valu, auprès d’un peuple honnête, la condamnation, la honte et la privation de toute espèce d’autorité de gouvernement.

«Pourquoi le peuple a-t-il toléré ces crimes ? Pourquoi est-il allé jusqu’à les applaudir ? Certains l’ont fait par insensibilité morale, d’autres par ruse, une partie enfin y a trouvé son intérêt et son avantage personnel. La majorité s’est bien rendue compte de ses activités criminelles, mais elle a préféré donner sa voix au plus fort plutôt qu’au plus juste.

«Malheureusement, si le peuple italien doit choisir entre son devoir et son intérêt, il choisit son intérêt tout en connaissant son devoir. C’est ainsi qu’un homme médiocre, grossier, à l’éloquence vulgaire et aux effets faciles, constitue un exemplaire parfait de ses contemporains.

«Auprès d’un peuple honnête, il eût été au maximum le leader d’un parti de petites proportions, un personnage un peu ridicule à cause de ses manières, de ses comportements, de ses délires de grandeur, heurtant le bon sens des gens à cause de son style emphatique et impudique.

«Il est difficile de trouver un exemplaire italien plus complet. Admirateur de la force, vénal, corrupteur et corrompu, catholique sans croire en Dieu, présomptueux, vaniteux, faussement généreux, bon père de famille mais couvert de maîtresses, il se sert de ceux qu’il méprise, s’entoure de malhonnêtes, de menteurs, d’ineptes, d’aigrefins ; mime hab