«Les tchékistes et la police ont eu assez de vingt-quatre heures pour mener une admirable opération et interpeller, sans bruit, sans coups de feu ni remue-ménage, les exécutants», a pu annoncer Alexandre Loukachenko, le président biélorusse, triomphant, lors d'une réunion des forces de l'ordre, deux jours après l'attentat meurtrier qui a causé 13 morts et plus de 200 blessés, lundi, dans le métro de Minsk. Loukachenko s'est félicité du travail efficace des analystes et enquêteurs «qui n'ont pas eu besoin de quitter leurs bureaux pour retrouver les salopards». Ces derniers, a-t-il ajouté, se sont empressés d'avouer leur participation à deux autres attentats terroristes - à Vitebsk en 2005 et à Minsk en 2008 - qui n'avaient pas été élucidés.
Qui est à l'origine de l'explosion du 11 avril, d'autant plus choquante que la Biélorussie, «paradis socialiste», était jusque-là épargnée par la violence terroriste qui secoue presque quotidiennement son voisin russe ? Le pays n'héberge pas de réseaux islamistes ou de diaspora nord-caucasienne, les suspects habituels des attaques en Russie. Néanmoins, Loukachenko s'est d'abord empressé de supposer que ce «cadeau» pouvait avoir été importé de l'extérieur, sans préciser qui visait ses soupçons. Mais le doute s'est vite dissipé, pour le pouvoir en tout cas, puisque, dès la capture des présumés auteurs, le président biélorusse a donné l'ordre d'interroger les «politiciens de la cinquième colonne», confirmant