Depuis plusieurs années, Vittorio Arrigoni avait pris fait et cause pour les Palestiniens, y consacrant sa vie, jusqu'à le graver dans sa chair : il avait fait tatouer en arabe le mot «résistance» sur son biceps droit. Cheveux bruns mi-longs, en partie dissimulés sous une casquette noire, le sourcil épais et un piercing au coin de l'œil, on peut le voir sur une vidéo de l'organisation propalestinienne International Solidarity Movement (ISM) : il marche le long d'une plage de Gaza et raconte son engagement. Il y décrit son arrivée à bord d'un bateau de militants - qui avait brisé le blocus maritime israélien en août 2009 - comme «le plus beau jour de [sa] vie». Vittorio, 36 ans, s'était depuis lors installé dans le petit Territoire palestinien et avait pour mission d'accompagner les pêcheurs en mer dans la zone délimitée et surveillée par la marine israélienne.
«Choquée». Jeudi soir, il a été retrouvé étranglé dans une maison de Gaza. Il avait été enlevé peu de temps auparavant par un groupe de salafistes palestiniens qui réclamait, en échange de sa libération, celle de leur chef, le cheikh Hicham al-Soueïdani, arrêté en mars par le Hamas. C'est la première fois que l'enlèvement d'un étranger à Gaza se termine par une tragédie. Un observateur sur place affirme que «la population est choquée. Personne ne s'attendait à ce que ça se passe comme ça».
L’annonce de l’enlèvement s’est faite via une vidéo postée jeudi sur YouTube. Vittorio Ar