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Libération

Au Burkina, Compaoré sous pression de la rue

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Émeutes . Le Président fait face à une série de mutineries, qui ont gagné ce week-end la ville de Pô, dans le sud.
publié le 18 avril 2011 à 0h00

Le président burkinabé, Blaise Compaoré, a tenté hier d’éteindre le feu d’une contestation grandissante, qui, depuis février, a fait au moins 6 morts et 45 blessés.

Confronté à une nouvelle mutinerie de soldats et à des émeutes menées par des commerçants, le chef de l’Etat a nommé, samedi soir, de nouveaux responsables à la tête des armées de terre, de l’air et de la gendarmerie. Après avoir dissous, la veille, le gouvernement du Premier ministre, Tertius Zongo, il a promu des fidèles, dont certains étaient ses compagnons au moment de son coup d’Etat en 1987. C’est le cas du nouveau chef d’état-major, le colonel-major Honoré Nabéré Traoré, et du nouveau chef de corps de la garde présidentielle, le colonel-major Bouraima Kéré.

Il y avait urgence. Depuis février, Compaoré, 60 ans, fait face à une série de protestations chez les magistrats, les jeunes et les commerçants. Ces cinq derniers jours, ces mutineries et pillages ont fait au moins 45 blessés dans la capitale, Ouagadougou, et à Pô. Dans cette ville du sud, des tirs en l’air de militaires, qui ont commencé samedi soir, étaient toujours entendus hier, et selon des habitants joints par l’AFP, des soldats se livraient encore à des pillages à pied ou à moto.

Situé à la frontière ghanéenne, Pô est un symbole pour le président burkinabé, qui a dirigé son Centre national d’entraînement et de commandement. C’est de Pô que le capitaine Blaise Compaoré est parti avec ses commandos pour renverser le commandant Jean-Baptiste Ouédraogo