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TéMOIGNAGE

«Pour les Burkinabés, tout ce qui importe c'est la paix»

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Le marché de Ouagadougou après son pillage le vendredi. (© AFP Ahmed Ouoba)
par Recueilli par Chloé BOSSARD
publié le 18 avril 2011 à 15h13
(mis à jour le 18 avril 2011 à 17h35)

Laurent Compaoré*, 34 ans, est président de l'Association pour le développement communautaire, à Ouagadougou. Il raconte l'ambiance qui règne dans la capitale burkinabé après les mutineries et pillages de ces derniers jours.

«Les rues étaient complètement vides samedi. Les gens voulaient éviter les balles perdues. Mais à l'heure où je vous parle, presque tout est rentré dans l'ordre. Les pourparlers engagés hier avec l'armée, et le limogeage du gouvernement ont apaisé les esprits. Il peut arriver qu'on entende des tirs sporadiques à droite et à gauche, mais pas de quoi faire paniquer les habitants.

«Le couvre-feu, de 21h à 6h du matin, permet à la population de vivre à peu près normalement. Les gens le respectent car ils savent bien qu'ils ont intérêt à ce que le pays soit en paix. J'ai vu les burkinabés changer depuis quatre ou cinq ans. Il y a un véritable éveil des consciences. Ils commencent à comprendre ce qu'est la démocratie, ils veulent un Burkina meilleur.

«Ici les gens critiquent beaucoup Blaise Compaoré parce qu'il est là depuis 24 ans. Même s'il est contestable, je pense que c'est le meilleur président d'Afrique de l'Ouest, parce qu'il a apporté la stabilité. Nous n'avons aucune ressource naturelle: pas d'or, pas de diamants, pas de pétrole. Et pourtant les gens viven