Un observateur impartial des événements qui secouent Proche et Moyen-Orient serait au premier abord tenté de n’y rien comprendre. Essayons d’en produire une lisibilité minimale.
1) En Tunisie, puis en Egypte, des soulèvements populaires mettent à bas le pouvoir des tyrans. Des tyrans voisins tremblent à leur tour : Yémen, Libye, Syrie… Le soulèvement d’un peuple pour sa liberté est un événement qui, une fois avéré en un point, résonne et menace les pouvoirs tyranniques alentours.
2) On aurait pensé qu’Israël, «la seule démocratie du Proche-Orient», se félicite du vent de liberté qui agite ses environs. En apparence, son gouvernement s’en inquiète : après avoir appelé les démocraties occidentales à prendre fait et cause pour le tyran égyptien, elle se prépare à mater d’éventuels soulèvements populaires à ses (non) - frontières immédiates. On apprend que l’armée s’entraînerait à faire face à des situations semblables à celles qu’affrontent les tyrans voisins.
3) Mais avec l’aide du Hamas et des groupes terroristes palestiniens, l’hypothèse d’un soulèvement populaire sera vite contrecarrée : tir de roquettes, bombardements «ciblés», attentats, la rengaine infernale des armes reprend ses droits.
4) Du côté des démocraties occidentales, on prend fait et cause pour les peuples contre les tyrans. Du moins en apparence. Il semblait en effet acquis, après les soulèvements populaires à ce jour victorieux d’Egypte et de Tunisie, que les expéditions guerrières en Irak avaient engendré la te