Le chef de la diplomatie, Alain Juppé, a réaffirmé mardi la nécessité d'ouvrir un dialogue avec les islamistes qui vont "dans le sens de la démocratie", à l'instar de ce qui existe déjà pour la France avec la Turquie, le Maroc ou l'Afghanistan.
Pourquoi la France aurait-elle un dialogue avec des partis islamiques en Turquie, au Maroc, en Afghanistan, et "refuserait a priori de parler avec les Frères musulmans tunisiens ? Il faut ouvrir le dialogue, après on verra", a-t-il déclaré devant l'Association de la presse diplomatique française.
"Il faut évoluer avec son temps", a-t-il insisté, après avoir déjà considéré samedi nécessaire de discuter avec les islamistes qui refusent la violence et jouent les règles du jeu démocratique dans les pays arabes ayant entamé leur révolution, comme la Tunisie ou l'Egypte.
La France ne peut pas considérer que "les Frères musulmans sont tous des terroristes, qu'il faut les stigmatiser". "Je crois qu'il y a parmi eux des sensibilités diverses, des gens qui sont sincèrement acquis à l'idée de progrès et de liberté"", a poursuivi Alain Juppé. "A partir du moment où nous avons face à nous des interlocuteurs qui disent 'non au terrorisme et la violence, et nous voulons aller dans le sens de la démocratie', et bien il faut parler avec eux", a-t-il fait valoir.
"Pendant des années nous avons cru les gens au pouvoir qui disaient 'les islamistes ou les courants islamiques ou les Frères