Pour la première fois, une grande ville syrienne est entrée massivement en dissidence contre le régime de Bachar al-Assad, transformant l'agitation qui perdure depuis plus d'un mois en un soulèvement révolutionnaire. Hier, le centre de Homs avait pris l'apparence d'une ville fantôme, les marchés, les boutiques et les écoles ayant fermé leurs portes. Selon les témoignages d'opposants, les forces du régime ont ouvert le feu pour disperser les manifestants, tuant quatre personnes par balles. Elles en avaient déjà tué 17 autres dimanche soir. Les contestataires, au nombre de plusieurs dizaines de milliers, ont cherché à occuper la place Al-Saa (de l'Horloge), rebaptisée «place Tahrir» en hommage à la révolution égyptienne, en y organisant un sit-in. «Nous sommes à un tournant. C'est aussi la première fois que les contestataires cherchent à occuper l'espace public d'une grande localité», soulignait hier un universitaire syrien qui a requis l'anonymat. Avec quelque 1,5 million d'habitants, Homs est la troisième ville de Syrie.
«Slogan». Face à l'insurrection qui ne cesse de monter, le régime ne joue encore qu'une seule carte : la répression aveugle. Dimanche soir, le ministère de l'Intérieur avait imputé l'insurrection à «des groupes armés appartenant à des organisations salafistes» dont le but est «d'essayer de terroriser la population». Une accusation que l'opposition a immédiatement démentie. Si l'on ne peut exclure la participation au