Pour les insurgés de Misrata, la ville de l'ouest assiégée par les troupes de Kadhafi depuis six semaines, le déploiement de troupes au sol de la coalition «est une question de vie ou de mort». Le président du Conseil national de transition (CNT), Moustafa Abdeljelil, est plus prudent, mais s'il n'a pas demandé «expressément» un tel soutien au sol lors de ses entretiens mercredi avec Nicolas Sarkozy, la requête est implicite. «Faire passer les aides nécessite une protection car les troupes de Kadhafi bombardent la ville et le port qui est la seule issue vers l'extérieur. Si le port est détruit, Misrata sera encerclé de partout et il faut prendre toutes les mesures pour empêcher cela», a expliqué mercredi soir l'ancien ministre de la Justice de Kadhafi lors d'une réunion avec quelques personnalités et journalistes - dont Libération - organisée par Bernard-Henri Lévy.
Limites. La résolution 1973 du Conseil de Sécurité prévoit «l'usage de tous les moyens nécessaires pour protéger les populations civiles (en Libye) à l'exception de forces d'occupations étrangères».«Nous laissons au président français la totale liberté pour prendre les mesures nécessaires, mais il faut utiliser tous les moyens», insiste le président du CNT, annonçant aussi que le chef de l'Etat avait accepté son invitation de se rendre à Benghazi. Un jeune de la délégation, venu de la ville assiégée pour témoigner du tragique de la situation hu