Mohamed Cheikh Biadillah est un cadre dirigeant du Parti authenticité et modernité (PAM), fondé par Fouad el-Himma, ancien conseiller du roi Mohamed VI. Il préside aussi la Chambre des conseillers, équivalent marocain du Sénat français.
Où en sont les réformes de la Constitution annoncées par le roi Mohamed VI le 9 mars ?
Sa Majesté le roi a mis en place une commission ad hoc formée de spécialistes du droit constitutionnel et chargée d’auditionner les partis, les syndicats, les ONG et les mouvements de jeunes. Une deuxième commission, l’Instance politique, présidée par le conseiller du roi, M. Moatassim, regroupe tous les partis politiques : elle doit examiner les propositions de la première commission, les discuter et proposer éventuellement des amendements. Les travaux portent sur les points annoncés par Mohamed VI : le partage des pouvoirs entre la royauté, le gouvernement et le Parlement, la réforme du Parlement, le rôle du gouvernement et du Premier ministre, le renforcement des libertés… Le 15 avril, la commission ad hoc aura fini son travail. Les propositions de modifications de la Constitution seront remises au roi en juin. Il les soumettra à référendum, probablement durant l’été.
On se dirige donc vers une monarchie constitutionnelle ?
Le Premier ministre sera élu par les députés, il appartiendra au parti politique arrivé le premier aux élections. Il sera responsable devant le Parlement. Ce sera exactement comme dans les démocraties européennes. Actuellement, nous avons un gouvernement bicéphale avec Sa Majesté d’un côté et le Premier ministre de l’autre. A l’avenir, la séparation des pouvoirs va être plus co