Ce vendredi, une partie du monde arabe s'apprête à redescendre dans la rue. Au Yémen, où l'on manifeste depuis trois mois, c'est le «vendredi de la dernière chance».
Les yeux seront aussi tournés vers la Syrie, qui gronde depuis plus d'un mois. Cette journée-test a été dénommée «vendredi saint», en référence à la religion chrétienne. Tout un symbole dans un pays où le pouvoir joue notamment la peur du chaos confessionnel pour se maintenir.
Les révolutions arabes ont fait du vendredi la journée de contestation des régimes en place. En quatre mois de «printemps arabe», d'autres symboles ont émergé, un corpus de revendications, de références, de sentiments partagés s'est constitué.
Mohamed Bouazizi qui, en s'immolant par le feu, a déclenché la lame de fond, est devenu une icône. «Dégage», «Le peuple veut la chute du régime», scande-t-on à Damas, au Caire, à Tunis, à Sanaa.
Des emblèmes dont la puissance effraie les régimes, qui tentent la récupération.
Un: «Dégage!»
Simple, efficace, spontané, le verbe français a connu le succès au-delà de la Tunisie francophone, où il est né.
Le 14 janvier, devant le ministère de l'Intérieur à Tunis, les pancartes barrées d'un «Ben Ali dégage» sont nombreuses. Des milliers de personnes