C’est un bâtiment aux coins droits et aux fenêtres rectangulaires de style Bauhaus, au 16 de l’avenue Rothschild, à Tel-Aviv. Ici, le 14 mai 1948, debout face aux membres du Conseil national, David Ben Gourion avait solennellement déclaré l’indépendance de l’Etat d’Israël. Le lendemain, les Britanniques pliaient leur drapeau, rapatriaient leurs troupes. Débutait alors la première guerre israélo-arabe.
«Terre». Soixante-trois ans plus tard, des artistes et intellectuels israéliens ont choisi de lancer devant ce même bâtiment un nouvel appel à l'indépendance, mais cette fois en faveur de la création d'un Etat palestinien aux côtés de l'Etat hébreu. «En 1948, c'était notre tour, maintenant, c'est le leur», faisait remarquer Yaël Dayan, ancienne membre du parti de gauche Meretz, conseillère municipale de Tel-Aviv et fille de l'ex-général Moshe Dayan. Comme des dizaines d'autres membres de l'intelligentsia israélienne, elle a signé la pétition qui veut «la fin totale de l'occupation, une précondition fondamentale pour la libération des deux peuples». «Le peuple juif est né sur la terre d'Israël, où sa nature a été forgée. Le peuple palestinien est en train de grandir en Palestine, où sa nature a été forgée», souligne la déclaration.
«La création d'un Etat palestinien est tout à fait naturelle, elle aurait dû avoir lieu il y a une soixantaine d'années. Aujourd'hui, il faut qu'elle se réalise pour assurer l'existence d'Israël, pour mett