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Libération

En Hongrie, 277 Roms fuient l'arrivée d'une milice d'extrême-droite

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publié le 22 avril 2011 à 11h52

277 femmes et enfants Roms ont fui vendredi le village de Gyöngyöspata (nord-est) avant le retour d'une milice d'extrême-droite pour un «camp d'entraînement», a indiqué à l'AFP le chef de cette communauté de Roms.

Après l'interdiction de ses patrouilles, organisées le mois dernier, la milice Vedero tient pendant le week-end de Pâques «un camp d'entraînement» de trois jours dans cette localité de 2.800 habitants, dont 450 Roms, située à 81 km de Budapest.

Tandis que les hommes de la communauté vont rester dans le village, les femmes et enfants sont montés à bord de cinq autocars mis à disposition par des groupes de défense des droits de l'Homme.

«Ils ont peur et nous pensons qu'ils seront plus en sécurité s'ils partent», a déclaré à l'AFP le responsable de la communauté Roms Janos Farkas.

La milice Vedero, proche du parti d'extrême droite Jobbik et dont les membres revêtent des uniformes para-militaires, a effectué des patrouilles dans les rues de Gyöngyöspata le mois dernier «pour restaurer l'ordre» selon ses responsables.

-> Relire notre reportage paru le 5 avril dans Libé.

La police locale a refusé d'intervenir, malgré les protestations de la communauté rom dénonçant une atmosphère d'intimidation.

Le ministre de l'Intérieur Sandor Pinter avait assuré la semaine dernière que ces patrouilles interdites allaient cesser.

Pour cette nouvelle opération d'intimidation, la milice Vedero va ériger son camp à une centaine de mètres du quartier Roms de Gyöngyöspata. Une contre-manifestation est prévue pour soutenir les Roms.