Au cœur de la capitale laotienne, à quelques minutes en tuk-tuk des rives du Mékong, Thong Dee s'affaire dans son arrière-cour. Cette grand-mère de 60 ans y élève poulets, grillons et champignons. «Les volatiles sont là depuis des années mais cela ne me rapportait pas assez, alors, après avoir vu un spot publicitaire sur une chaîne thaïlandaise vantant les propriétés de l'élevage d'insectes, j'ai acheté quelques œufs de grillons à un ami et me suis lancée. C'était il y a quatre ans. Aujourd'hui, ça me rapporte 300 000 kips par mois.» Soit 30 euros, un peu plus que le salaire moyen mensuel.
Pionnière en la matière, Thong Dee aime à raconter comment elle a traversé le Mékong pour s’initier à l’élevage d’insectes en Thaïlande. Avec un investissement d’à peine quelques milliers de kips, l’activité n’a d’abord été pour elle qu’un passe-temps avant de devenir une source de revenus. Elle a fait construire 12 cylindres en béton d’un mètre de haut et de 1,50 mètre de diamètre. Dans chacun d’eux, elle a déposé ses premiers œufs de grillons domestiques, une coupelle d’eau et un empilement de plaquettes en cartons remplies de sable pour récupérer les œufs de sa deuxième génération. Thong Dee n’a jamais utilisé aucun pesticide. Une moustiquaire et une rigole d’eau lui permettent de lutter contre les fourmis, l’ennemi numéro 1 du grillon.
Depuis, elle passe, jour après jour, nourrir ses nouveaux pensionnaires. «On m'avait conseillé de leur donner des légumes, indique la n