Promesse tenue, mais ? Le président syrien Bachar al-Assad avait promis, samedi, de lever dans la semaine l’état d’urgence, en vigueur depuis 1963. Il a promulgué hier un décret dans ce sens, accompagné de deux autres abolissant la Cour de sûreté de l’Etat et modifiant la réglementation sur les manifestations.
Bonne foi. Ces mesures ont été accueillies avec circonspections par l'opposition, qui demande aussi l'abolition de l'article 8 de la Constitution, qui prévoit le «rôle dirigeant» du parti Baas dans la société, ainsi que de la loi soustrayant les services de sécurité à toutes sanctions. Surtout, l'opposition doute que le régime applique de bonne foi ces nouvelles mesures. Elle continue donc à appeler à manifester aujourd'hui, comme tous les vendredis depuis le 15 mars. La journée a d'ailleurs été baptisée le «Vendredi saint» pour rassurer la minorité chrétienne, inquiète de l'ébranlement d'un régime laïc qu'elle voit comme un rempart contre l'islamisme.
Vendredi dernier, les manifestations avaient touché pour la première fois la capitale, Damas. Dans la foulée, la troisième ville du pays, Homs, est entrée dans la contestation. Les manifestants ont même réussi à occuper une journée et une nuit la place de l’Horloge, au centre de la ville. Trop, pour le régime baasiste, qui a fait tirer à balles réelles pour reprendre ce lieu symbolique. Le pouvoir a eu la main lourde, faisant au moins 4 morts. La place de l’Horloge n’est plus occupée, mais la vill