Un quart de siècle nous sépare de la tragédie de Tchernobyl. Sur le fond d’une actualité particulièrement chargée, cette date n’aurait peut-être pas capté grande attention des médias, n’était une autre tragédie : celle de Fukushima. La catastrophe de Tchernobyl était un événement inédit où un nombre élevé de facteurs s’étaient conjugués, en quelques instants, pour produire une explosion thermique au sein de la zone active du réacteur et projeter dans l’atmosphère le fameux «nuage de Tchernobyl». La probabilité d’un tel concours de circonstances était de l’ordre de l’infime, pourtant, tel le gros lot dans une «loterie négative», l’explosion eut lieu.
La situation à Fukushima était différente. Si, immédiatement après le tsunami du 11 mars, la société Tepco avait demandé de l’aide au gouvernement japonais pour transporter par hélicoptère, avec le concours de l’armée, des générateurs, des câbles et du diesel sur les lieux de l’accident afin d’assurer le refroidissement continu du combustible nucléaire, les explosions dans les enceintes des réacteurs surchauffés de Fukushima-1, lourdes de conséquences à long terme, auraient pu être évitées. Cela aurait été une panne grave aux conséquences limitées, et non un nouveau jackpot de la loterie négative planétaire.
Rappelons-nous la gestion de la catastrophe de Tchernobyl. Le premier groupe de grands spécialistes fut dépêché sur place dans la matinée du 26 avril 1986, suivi le même jour par une commission gouvernementale. Le 27 avril, la