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Libération
Récit

Syrie : la stratégie du carnage

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Depuis vendredi, des dizaines de personnes ont été victimes de la répression du pouvoir.
Capture d'écran d'une vidéo amateur diffusée sur Internet. (Reuters)
publié le 25 avril 2011 à 0h00

C’est une véritable bataille pour le contrôle de la rue qu’a engagée le pouvoir syrien. Une bataille sans merci et à balles réelles. Elle a commencé ce vendredi, à la sortie de la grande prière, qui marque, depuis le 15 mars, le rendez-vous hebdomadaire de la contestation. Dans une vingtaine de villes et d’agglomérations, les forces de sécurité sont passées à l’attaque. Sans sommation.

Il a fallu attendre samedi pour commencer à établir un bilan de ce «vendredi saint», comme l’avait baptisé l’opposition : il oscille entre 76 et 112 morts, selon l’organisation américaine Human Rights Watch. Une marge qui s’explique par les entraves posées au travail des ONG de défense des droits de l’homme ainsi que de la presse en Syrie.

Quoi qu'il en soit, vendredi, la Syrie a probablement connu sa journée la plus sanglante depuis le début des troubles il y a cinq semaines. Joe Stork, directeur adjoint de Human Rights Watch pour le Moyen-Orient, parle d'un «carnage» :«Face à la stratégie du "tirer pour tuer" des autorités syriennes, la communauté internationale ne doit plus seulement condamner, mais imposer des sanctions à ceux qui ont ordonné ces tirs.»

Sur les vidéos postées sur YouTube par les protestataires syriens, on observe de nombreux tirs visant directement la tête. On y note aussi que les tireurs empêchent les proches d'évacuer les blessés, qui saignent en pleine rue. Plusieurs cas de refus d'ambulances et d'hôpitaux de prendre en charge les nombreux blessés ont été