Un tunnel de 300 mètres de long débouchant dans le quartier des «prisonniers politiques», des travaux de terrassement qui ont duré près de cinq mois et, à l'arrivée, un nouveau camouflet pour le gouvernement afghan et ses alliés de l'Otan. Dans la nuit de dimanche à lundi, près de 500 détenus talibans de la prison de Kandahar (sud) se sont fait la belle en passant par les sous-sols. «Un tunnel de plusieurs centaines de mètres a été creusé et 476 prisonniers politiques se sont échappés», a reconnu le général Ghulam Dastageer Mayar, directeur de la prison. Les autorités afghanes désignent par «prisonniers politiques» des commandants ou des combattants talibans qui n'ont pas été arrêtés lors de combats ou d'attaques.

«Désastre». De leur côté, les talibans ont de suite revendiqué cette évasion en précisant que les détenus avaient été conduits vers l'extérieur par trois prisonniers «préalablement informés» de la date et de l'heure de la sortie. Les talibans affirment également qu'un commando-suicide avait été positionné à proximité du pénitencier, mais n'avait pas eu besoin d'intervenir.

Selon Washeed Omar, porte-parole du président afghan, Hamid Karzaï, cette évasion est un «désastre qui n'aurait jamais dû se produire». La prison de Kandahar avait cependant déjà été le théâtre d'une spectaculaire évasion le 13 juin 2008. Un commando de talibans puissamment armés l'avait prise d'assaut, et près d'un millier de détenus, pour moitié taliban