Embellir l'histoire, c'est tentant. Et la droite ultra-conservatrice du Premier ministre, Viktor Orbán, ne résiste pas à la tentation. Témoin, les déclarations récentes d'un sous-secrétaire d'Etat indiquant qu'il faudrait «réaménager en partie» l'exposition du Mémorial de l'Holocauste à Budapest. Un mémorial dont on doit pourtant la naissance au premier gouvernement Orbán (1998-2002), également initiateur de la commémoration officielle de l'Holocauste. Inauguré en 2004 en présence de Nicolas Sarkozy, l'édifice, auquel la France a contribué à hauteur de 490 000 euros, est installé dans une ancienne synagogue.
L'exposition permanente dit clairement la responsabilité de l'Etat dans le génocide de 596 000 Juifs hongrois. On y voit des photos de l'amiral Horthy, régent de Hongrie, entrant avec ses troupes en Transylvanie en 1938. Grâce à son alliance avec Hitler, la Hongrie recouvrait ce territoire perdu au bénéfice de la Roumanie en 1920. Les Juifs qui y vivaient furent tous déportés vers les camps de la mort par la gendarmerie magyare en 1944. Mais «il n'y a aucun lien entre l'entrée de l'amiral Horthy dans les provinces récupérées et le fait qu'ensuite des populations ont été déportées», a déclaré le représentant de l'Etat sur le site web du gouvernement. «On ne peut tout de même pas nier le rapport entre les deux faits ! rétorque l'historien Pierre Kende. Le sort des Juifs dans le territoire rattaché à la Hongrie a été tragique, tandis que ceux r