Après des semaines de tensions autant que de rétorsions, Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi ont célébré hier leurs retrouvailles à Rome, sur le dos de Schengen. Convoqué à la suite des divergences sur l’intervention en Libye et surtout sur l’accueil des 25 000 Tunisiens débarqués sur l’île de Lampedusa entre janvier et début avril, le bref sommet bilatéral s’est conclu par une lettre commune adressée au président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, l’invitant à envisager la modification du traité de libre circulation des citoyens en Europe.
«Dans des conditions à définir» mais «en cas de difficultés exceptionnelles dans la gestion des frontières extérieures communes», le chef de l'Etat français et le président du Conseil italien demandent «d'examiner la possibilité de rétablir temporairement le contrôle aux frontières intérieures». Les deux dirigeants espèrent obtenir une avancée sur cette question à l'occasion du prochain Conseil européen, en juin.
«Personne ne veut sortir de Schengen, mais face à des circonstances exceptionnelles, nous croyons qu'il doit y avoir des modifications du traité», a insisté Berlusconi, tandis que Sarkozy a lancé : «Pour que Schengen vive, il faut que Schengen soit réformé.» En toile de fond, les clandestins débarqués sur les côtes italiennes et qui tentent de franchir la frontière française à Vintimille.
Dans l’entourage de Berlusconi, on explique qu’une révision du traité et la possibili