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Analyse

Deraa quadrillé, la répression s’étend

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Des soldats investissent les foyers de contestation alors que l’opposition appelle à manifester.
publié le 29 avril 2011 à 0h00

Deux logiques, l’une pas moins inflexible que l’autre : celle du régime, qui s’est engagé dans une répression à ce point systématique qu’elle ne lui permet plus de marge de manœuvre ; et celle de la contestation qui, ayant retrouvé la rue pour la première fois depuis 1982, se refuse de lâcher prise sous peine d’avoir versé son sang pour rien et de subir, si le mouvement s’arrête, les pires exactions. Hier, les «Jeunes de la révolution syrienne» ont appelé de nouveau sur Facebook à un «vendredi de la colère» en solidarité avec Deraa, où la protestation a commencé il y a six semaines et où la situation apparaît à présent catastrophique.

Selon des témoignages de résidents recueillis par l'agence Reuters, quelque 50 tanks de la 4e Brigade mécanisée, commandée par Maher, le frère cadet de Bachar al-Assad, ont été déployés dans la ville. «Les soldats des forces spéciales sont entrés avec des chars T-72 et T-54 et ont organisé un bouclage total de la ville. Plus de nourriture, plus de médicaments, et ils tirent sur les réserves d'eau. Puis, ils l'ont comme découpée en morceaux, chaque quartier étant isolé de l'autre», confirme Haytham Manna, qui dirige depuis Paris la Commission arabe des droits humains.

«Nous avons recensé les noms de 41 tués, dont une fillette de 6 ans, Majd Risai, et une fille de 15 ans, Shiraz Batak. Quatre d'entre eux sont des réfugiés palestiniens. Nous avons aussi 40 disparus et quelque 200 personnes arrêtées», ajoute-t-il. Cet act