Après le décès suspect il y a quinze jours de Désiré Tagro, l’ancien ministre de l’Intérieur de Laurent Gbagbo, la disparition du sergent-chef Ibrahim Coulibaly, tué mercredi par les forces d’Alassane Ouattara, jette une nouvelle ombre sur le régime d’Abidjan. Surnommé «IB», cet officier à la carrure de basketteur était, depuis la fin des années 90, de tous les coups de force - réussis ou avortés - qui ont émaillé l’histoire récente de l’ex-colonie française. Dans cet immédiat après-guerre, il pouvait apparaître gênant, faisant planer une menace sur son ennemi juré, le Premier ministre Guillaume Soro et, par ricochet, sur le nouveau président.
Factions. Ancien garde du corps de Ouattara, il était considéré comme le maître d'œuvre de la rébellion de 2002 qui a coupé le pays en deux. Mais, depuis, «IB» était en conflit ouvert avec le clan de Soro, bombardé chef politique de la rébellion après coup. En 2004, au terme d'affrontements sanglants entre deux factions rebelles, Soro l'avait emporté, marginalisant le sergent-chef. En juin 2007, nommé Premier ministre par Gbagbo après les accords de paix de Ouagadougou, il avait échappé de justesse à un attentat à Bouaké, qu'il imputait à l'inévitable «IB».
Ces dernières semaines, l’ancien sergent-chef avait signé son retour en revendiquant la paternité du «commando invisible» qui, dans le quartier d’Abobo, à Abidjan, a tenu en échec les troupes de Gbagbo durant plusieurs semaines, avant l’arrivée des Forces républicaine