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Libération

La révolte gagne la police au Burkina Faso

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Afrique . La contestation sociale contre le régime a repris à Ouagadougou et dans d’autres villes du pays.
par Gino Delmas
publié le 29 avril 2011 à 0h00

La capitale du Burkina Faso, Ouagadougou, est depuis mercredi le théâtre d’une nouvelle mutinerie, celle des fonctionnaires de police qui ont érigé des barricades autour de leurs casernes. Les tirs en l’air ont repris hier matin au camp des CRS (Compagnies républicaines de sécurité), avant de s’étendre au commissariat central de la capitale burkinabé. Ce mouvement d’humeur a ensuite pris une ampleur nationale, s’étendant à d’autres villes du pays, notamment à Bobo-Dioulasso, dans l’Ouest. C’est la première fois que des policiers se révoltent au Burkina Faso. En revanche, des mutineries de militaires, dont ceux de la garde du président Blaise Compaoré, ont eu lieu ces dernières semaines à Ouagadougou et dans plusieurs autres villes. Ils protestaient contre le retard de paiement de leurs soldes.

C’est la violente répression d’une manifestation étudiante et la mort d’un jeune homme, le 20 février à Koudougou, qui avaient alors mis le feu aux poudres. Malgré la tentative des autorités de lier le décès de l’étudiant à une méningite, la contestation s’est peu à peu étendue, notamment aux militaires, dont les mutineries en cascade, à partir du 15 avril, ont forcé Compaoré à quitter la capitale, puis à leur payer les arriérés de salaires et à changer de Premier ministre. Il a ainsi nommé à ce poste Luc-Adolphe Tiao, un ancien journaliste, novice en politique. Ce dernier a formé un gouvernement composé de proches et de fidèles du Président, qui s’est par ailleurs attribué le ministère