Chaque jour, la répression apporte son lot de victimes en Syrie, où une cinquantaine de personnes ont été tuées vendredi par les forces de sécurité. C’est une fois de plus le gouvernorat de Deraa, le berceau de la rébellion, qui en paye le prix le plus lourd, avec 32 morts recensés et un nombre indéterminé de blessés. Le déploiement de chars dans cette localité de 120 000 habitants, le quadrillage par l’armée, son découpage en zones isolées, son blocus par les forces de sécurité qui interdisent l’entrée de vivres et de médicaments, les arrestations massives et le tir à vue sur les manifestants n’a pas empêché la révolte de reprendre après la prière du vendredi.
Cette fois les protestataires sont venus des villages entourant Deraa, et ont organisé deux grandes manifestations, à l'est et à l'ouest de la ville, réunissant plusieurs dizaines de milliers de personnes. «Le peuple veut le renversement du régime», scandaient les manifestants.
Le but de ces marches était d’apporter des vivres et des médicaments aux habitants de Deraa, qui vivent terrés chez eux depuis cinq jours. L’eau a été rétablie dans la localité, mais ni l’électricité, ni le téléphone. C’est lorsqu’elles ont approché la ville que les Forces spéciales de la Quatrième division motorisée, composée en majorité de membres de la communauté alaouite, que commande Maher, le frère cadet du président Bachar al-Assad, ont ouvert le feu. Vendredi dernier, la répression avait fait plus de 80 morts.
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