Après la répression sanglante des manifestations, le régime syrien a fait procéder hier et samedi à plusieurs centaines d’arrestations dans différentes villes sans pour autant parvenir à contenir de nouvelles manifestations à Homs (centre) et Lattaquié (nord-ouest).
C'est évidemment dans la ville de Deraa (100 km au sud de la capitale, Damas) que les arrestations ont été les plus massives. «Les militaires et membres des forces de sécurité, appuyés par des chars et des voitures blindées, vont d'un quartier à l'autre, pénètrent dans les maisons et arrêtent chaque fois une ou deux personnes», a affirmé Abdallah Abizad, un militant des droits de l'homme qui demeure dans cette ville encerclée depuis une semaine et quadrillée par l'armée. «Ils arrêtent les gens au hasard, les interrogent, les menacent, puis les relâchent pour en arrêter d'autres. L'idée, c'est de les terroriser», a confirmé un autre militant.
Selon le même témoin, des tireurs embusqués empêchent les habitants de récupérer «six corps dans la rue depuis vendredi» et de secourir des blessés. «Il n'y a ni eau, ni nourriture, ni électricité. […] La situation est critique, mais ce n'est pas la famine», a assuré ce militant.
A Douma, autre foyer de la contestation, à 15 km au nord de Damas, «l'armée a renforcé le siège et possède une liste de 200 personnes qu'elle veut capturer», a assuré un autre militant sous couvert d'anonymat. «Il semble qu'elle ne quittera pas la ville