Menu
Libération
REPORTAGE

Egypte: «Cette année, on se débarrasse des vieux symboles du passé»

Article réservé aux abonnés
Photo d'archives non datée fournie le 2 octobre 2001 par les autorités américaines de Ben Laden entre Ayman Al-Zawahiri et Muhammad Atef. (© AFP photo AFP)
publié le 2 mai 2011 à 13h33
(mis à jour le 2 mai 2011 à 14h48)

«On dit que les révolutions tunisienne et égyptienne ont gommé la mauvaise image des arabes depuis les attentats du 11 septembre 2001. J'espère que la mort de Ben Laden l'enterrera pour toujours». En 140 signes sur Twitter, le blogueur égyptien Sandmonkey a expédié ce lundi matin ad patres Oussama Ben Laden, résumant le sentiment de la majorité des révolutionnaires égyptiens. «Cette année, on se débarrasse des vieux symboles du passé», écrit un autre internaute.

Dans les rues du Caire, en apprenant la nouvelle, de nombreux égyptiens interloqués ont d'abord marqué leur satisfaction. «Il a terni l'image de l'Islam, et aussi tué de nombreux musulmans et arabes avec les attaques d'Al Qaeda en Jordanie, en Egypte ou en Irak», assure un homme. Dans les cafés, les lieux publics, les postes de télévision ont tous basculé sur al-Jazeera, dont les écrans ont si souvent servi à relayer les vidéos du leader terroriste réfugié à la frontière afghano-pakistanaise. Mais le triomphalisme des américains, réunis dans la liesse pour célébrer la mort de Ben Laden a vite fait naître la circonspection. «C'est indécent de se réjouir alors que des milliers d'innocents sont morts pour qu'on en arrive là sans que personne ne pleure sur leur sort», estime une jeune femme, révoltée que soient oubliées les victimes de la guerre en Afghanistan.

En Egypte, comme dans le reste du monde arabe, Oussama ben Laden devait sa popularité à ses appels à libérer les terres