Les dimanches se suivent et se ressemblent pour les fidèles de l'Eglise de Shouwang. Cette fois, ce sont 31 d'entre eux, qui ont été arrêtés hier, en ce 1er Mai, pour «rassemblement illégal», alors qu'ils s'apprêtaient à célébrer leur office près d'un centre commercial. Depuis quatre semaines, la police s'obstine à disperser leurs rassemblements destinés à protester contre l'interdiction qui leur est faite d'accéder au lieu de culte qu'ils viennent d'acquérir.
Hésitations. Shouwang, l'un des plus grands groupes de l'Eglise protestante non officielle de Pékin, était allé jusqu'à demander sa légalisation en 2006, requête qui avait été rejetée. Depuis, les autorités avaient exigé que les membres se dispersent dans des Eglises reconnues, ce qu'ils ont toujours refusé. La situation est restée bloquée jusqu'à ce que l'Eglise parvienne à se porter acquéreur d'un nouveau lieu de culte dont le propriétaire, victime de pressions selon elle, leur refuse l'accès. Les membres de Shouwang se défendent de toute ambition politique, mais le nouveau tournant répressif à l'encontre des organisations religieuses illustre bien les hésitations du gouvernement chinois, pris entre ses promesses de libéralisation des cultes et l'angoisse de voir se constituer des groupes potentiellement contestataires.
Pour Bob Fu, président de ChinaAid, association de défense des chrétiens basée aux Etats-Unis, le fait que Shouwang et les Eglises protestantes rassemblent une part