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Analyse

Un couac stratégique et un revers diplomatique

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En visant un des enfants de Kadhafi, l’Otan sort du cadre de l’ONU et facilite la propagande du régime libyen.
publié le 2 mai 2011 à 0h00

On dirait que l'Otan est une machine à perdre les guerres. Car, s'il y avait une erreur à ne pas faire, c'était bien celle de tuer Saïf al-Arab, ce fils de Muammar al-Kadhafi, à la différence de ses frères, ne jouant aucun rôle notable au sein du régime. Le gain militaire immédiat est donc nul. En revanche, le coût diplomatique et stratégique de l'opération est accablant. On saura dans quelques jours si la frappe malheureuse de l'Otan a été un désastre ou si elle l'a seulement frôlé. Déjà, Moscou s'est indigné, via le président de la commission des affaires internationales de la chambre basse du Parlement : «De plus en plus de faits indiquent que le dessein de la coalition antilibyenne est de détruire physiquement Kadhafi», a déclaré Konstantin Kosachev

Panne. A l'évidence, la cible des aviateurs alliés était Muammar al-Kadhafi. Soit pour le tuer, soit pour l'effrayer en frappant autour de lui afin de l'amener à négocier ou à quitter le pouvoir. Déjà, samedi, un missile s'était abattu près des studios de la télévision au moment où il prononçait un discours pour faire savoir qu'il ne démissionnerait jamais. Cette fois, selon une source sécuritaire occidentale présente en Libye, les services occidentaux avaient eu l'information que le Guide se trouvait chez son fils. Dès lors, le bombardement de la maison de ce dernier semble plutôt indiquer que l'Otan avait effectivement l'intention de l'éliminer.

En principe, l’engagement de l’Otan en Libye devait se