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Analyse

Al-Qaeda bouge encore

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Ben Laden: Al-Qaeda décapitéedossier
Depuis fin 2001, Ben Laden était plus une source d’inspiration qu’un chef de guerre. Mais sa mort pourrait créer des dissensions dans les différentes factions d’une nébuleuse déjà très régionalisée.
publié le 3 mai 2011 à 0h00

A quoi va ressembler Al-Qaeda maintenant qu'Oussama ben Laden est mort ? A Al-Qaeda de son vivant, est-on tenté de répondre, tant le fondateur de l'organisation terroriste internationale était devenu un modèle plus qu'un chef opérationnel ou même idéologique depuis sa plongée dans la clandestinité totale, à partir de décembre 2001, lorsqu'il fila entre les doigts de l'armée américaine et de ses alliés afghans, à Tora Bora. Depuis bientôt une décennie, tous les spécialistes s'accordent à dire qu'il ne jouait plus aucun rôle dans les opérations menées au nom d'Al-Qaeda de par le monde. Il avait même cédé la communication et le soin d'énoncer la ligne idéologique à Ayman al-Zawahiri (lire ci-contre), son bras droit et éminence grise tout à la fois. Le simple fait de préserver sa vie était, de 2001 à ce dimanche 1er mai, un objectif en soi et une victoire au quotidien contre l'impressionnante machine de guerre américaine.

Depuis le 11 Septembre, la plupart des grands attentats similaires, qu'il s'agisse de Bali (2002, 202 morts), Casablanca (2003, 45 morts), Madrid (2004, 191 morts), Londres (2005, 56 morts) ou Charm el-Cheikh (2005, 68 morts), ont été conçus et réalisés par des groupes locaux et autonomes, dont seul un membre était allé «parfaire» sa formation idéologique et militaire dans les zones tribales pakistanaises. Pas besoin, pour cela, de l'imprimatur du chef spirituel qu'est devenu Oussama ben Laden, plus inspirateur qu'instigateur. Pour autant, il serait f