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Libération
Reportage

Au Pakistan, «Ben Laden ne mourra jamais, il ne peut pas mourir»

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La rue d’Islamabad était divisée hier entre hommage au héros de l’islam ou détestation du traître terroriste.
Des manifestants pakistanais crient des slogans anti-américains, après l'annonce de la mort d'Oussama ben Laden à Quetta, le 2 mai. (REUTERS)
publié le 3 mai 2011 à 0h00

Le Pakistan s'est réveillé sous le choc hier matin. L'annonce de la mort d'Oussama ben Laden, tué dans une opération des forces spéciales américaines, a provoqué la stupéfaction des habitants. D'autant que «l'homme le plus recherché du monde» ne se cachait pas dans les zones tribales frontalières de l'Afghanistan, comme on le soupçonnait, mais à Abbottabad, une ville de garnison verdoyante, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale… Cette place forte de l'armée accueille aussi d'anciens militaires à la retraite, qui y profitent de l'air pur.

Difficile en tout cas d’imaginer que le chef d’Al-Qaeda ait pu s’y réfugier sans certaines complicités dans l’appareil sécuritaire. La question est des plus embarrassantes pour les officiels, qui vont devoir expliquer la présence de Ben Laden dans le coin. Les Américains ont-ils découvert seuls cette cachette ? Quel a été le rôle exact des services pakistanais ? Quelles ont été les tractations en coulisse ? Le Pakistan a-t-il obtenu des garanties sur son rôle en Afghanistan en échange de la capture de Ben Laden ? Tout Cela reste encore mystérieux.

Refuge. L'opération a été menée dans le plus grand secret. Au cours de la nuit de dimanche à lundi, les habitants de Bilal Town, un faubourg d'Abbottabad niché dans les forêts de pin montagneuses, ont remarqué l'étrange ballet de trois hélicoptères dans le ciel. Les appareils survolaient une immense résidence barricadée, au milieu de la verdure. Protégée par de hau