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Libération

Guéguerre diplomatique pour un narcotrafiquant

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publié le 3 mai 2011 à 0h00

Walid Makled, 42 ans, emprisonné en Colombie, est la nouvelle pomme de discorde entre le Venezuela et les Etats-Unis. Cet entrepreneur vénézuélien arrêté en août serait le troisième plus gros trafiquant de cocaïne recherché par la DEA (le service antidrogue de la police fédérale américaine). Ex-patron de la compagnie aérienne Aeropostal, il affirme peser 1,2 milliard de dollars (800 millions d’euros). Une fortune réalisée en moins de dix ans et pour laquelle il remercie… le gouvernement d’Hugo Chávez.

Dans une interview diffusée par le groupe américain de télévision en espagnol Univision, il affirme avoir corrompu 40 officiers de l’armée bolivarienne et 5 députés, et envoyé chaque jour une demi-douzaine d’avions chargés de cocaïne à destination d’Amérique centrale et du Nord. Il se vante aussi d’avoir financé à hauteur de 2 millions de dollars la campagne de Chávez pour le référendum constitutionnel de 2007, en échange de la concession du plus grand port du pays.

Depuis sa prison colombienne, l'homme d'affaires ne cesse de parler et a suscité l'intérêt des Américains, toujours à l'affût d'informations discréditant Hugo Chávez. Eux aussi ont demandé l'extradition du «Turc», comme on le surnomme malgré son origine syrienne, qui doit être jugé à New York pour trafic de stupéfiants. Makled assure que s'il est envoyé aux Etats-Unis, il révélera tout. Le gouvernement socialiste accuse le criminel de monter un «show médiatique» pour s'attirer les faveurs des gringos.