Comme tous les jours, Adjmal, 22 ans, surveille les étals de son épicerie d'un quartier ouest de la capitale afghane. Mais ce lundi matin, il semble ravi :«J'ai été très content d'apprendre en me réveillant qu'Oussama ben Laden avait été tué. C'est à cause de lui que les Américains sont venus en Afghanistan. Si Al-Qaeda ne s'était pas installé chez nous, si les talibans n'avaient pas accueilli leurs combattants, nous n'aurions pas vécu dix nouvelles années de guerre.»
Le président, Hamid Karzaï, s'est lui aussi félicité de la disparition du leader d'Al-Qaeda : «Oussama a payé pour ses actes, puisse Dieu faire ainsi cesser les actions terroristes. Nous appelons les talibans à tirer les leçons de ce qui s'est passé hier et à cesser le combat», a-t-il déclaré. Mais le chef de l'Etat afghan en a aussitôt profité pour réaffirmer que la «guerre contre le terrorisme», lancée par les Etats-Unis à la fin 2001, ne devait pas se tenir en Afghanistan.«Oussama ben Laden a été découvert à Abbottabad [au Pakistan, ndlr]. Cela prouve que nous avions raison. La guerre contre le terrorisme doit être dirigée contre ses sources de financement, ses sanctuaires et ses bases d'entraînement, qui ne sont pas en Afghanistan», a-t-il précisé. Hamid Karzaï n'a toutefois pas demandé, comme il l'avait fait en mars, le retrait accéléré de l'Otan et des forces américaines.
Sanctuaire. Cette perspective a été rejetée par Anders Fogh Rasmussen, le s