Aux Etats-Unis, le cinéaste Michael Moore a été l'un des premiers à poser la question, dès lundi, sur Twitter : «Maintenant que Ben Laden est mort, […] pouvons-nous rapatrier toutes les troupes ?» Réponse de la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton : «Nous devons saisir cette occasion pour redoubler nos efforts. Nous allons continuer le combat contre Al-Qaeda et ses alliés talibans.»
En aparté, les dirigeants américains reconnaissent pourtant que la mort d’Oussama ben Laden va peser lourd dans la révision de la stratégie en Afghanistan prévue ces toutes prochaines semaines. D’ici à juillet, Barack Obama a promis d’annoncer un début de retrait des soldats américains, qui sont aujourd’hui plus de 100 000 et coûteront 120 milliards de dollars (80 milliards d’euros) cette année aux contribuables.
La mort de Ben Laden dans sa villa au nord d'Islamabad a démontré de façon plus éloquente que jamais ce que de nombreux experts à Washington disaient depuis longtemps déjà : le problème numéro 1 en Afghanistan, c'est le Pakistan… Le président afghan, Hamid Karzaï, «allié» particulièrement difficile sur lequel l'administration Obama ne peut guère s'appuyer, l'a également dit et répété lundi :«La guerre au terrorisme ne se déroule pas dans les villages afghans, mais dans les refuges du terrorisme en dehors de l'Afghanistan.»
«Erreur». L'élimination de Ben Laden va donner plus de liberté à Obama pour réévaluer sa stratégie en Afghanistan, analyse-t-on