Oussama ben Laden est mort durant la Nuit de Walpurgis, une nuit marquée par le sabbat des sorcières et l'embrasement de grands feux. Et il est assez logique que ce soit cette nuit-là que le sorcier en chef ait été jeté à bas de son balai et périsse dans un violent échange de coups de feu. L'un des statuts Facebook les plus répandus après l'annonce de la nouvelle est une formule tirée de la chanson des Microsiens du Magicien d'Oz :«Ding-dong, la sorcière est morte», et on retrouvait le même humour sur les visages de la foule qui, dimanche soir, scandait «U-S-A !» devant la Maison Blanche, sur le site de Ground Zero et ailleurs. Près d'une décennie après l'horreur du 11 Septembre, la longue traque avait débusqué son gibier et, au matin, les Américains se sont certainement sentis moins impuissants, et satisfaits du message que transmet la mort de Ben Laden : «Celui qui nous attaque, nous le pourchasserons et il n'en réchappera pas.»
Beaucoup d'entre nous n'ont jamais cru à l'image d'un Ben Laden errant tel un Vieux de la Montagne, se nourrissant de plantes et d'insectes dans quelque grotte inhospitalière de la poreuse zone frontalière entre le Pakistan et l'Afghanistan. Cet homme de très haute taille, mesurant plus de 1,90 m dans un pays où la taille moyenne est d'environ 1,70 m, aurait pu aller et venir incognito durant dix ans pendant que la moitié des satellites scrutant la planète cherchaient à le repérer ? Ça n'a pas de sens. Ben Laden est né pou